Claude Gaignebet

 

 

 

Biographie

Claude GAIGNEBET (1938-2012)

Claude Gaignebet a été l’un des jurys de ma thèse. Je rencontre Claude en 1985 à l’Université de Nice et ses séminaires, d’une grande richesse, me font découvrir une facette inattendue des traditions populaires du Moyen Age. Sa grande érudition, ses conseils précieux et judicieux changeront à tout jamais ma vision de la vie quotidienne des peuples médiévaux. Son ouvrage, Art profane et religion populaire au Moyen Âge, écrit en collaboration avec Jean-Dominique Lajoux, (1985, PUF) est, à mon avis, une véritable « Bible » pour qui veut comprendre la fête, le divertissement et notamment le carnaval à l’époque médiévale..

Biographie :

Né à Damas en 1938, il accomplit à Paris des études en médecine, puis en sociologie, psychologie et ethnologie. Il a ainsi été l’élève de Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Jacques Lacan, Pierre Bourdieu et André Leroi-Gourhan. À la fin des années soixante, il soutient une thèse de doctorat de troisième cycle sur Le Folklore obscène des enfants sous la direction de Roger Bastide : Jacques Lacan et Georges-Henri Rivière sont dans le jury. Son doctorat d’État, de 3000 pages, soutenu en 1984, est consacré à l’étude de l’ésotérisme, spirituel et charnel, de RabelaisJacques Le Goff et Jean Céard font partie du jury. Il a également été chargé de cours dans diverses universités parisiennes (Paris-I, -III, -VII, -VIII, -X) et à Strasbourg, avant d’être nommé Professeur des universités à l’université de Nice Sophia-Antipolis à partir de 1984 et jusqu’en 2002. Spécialiste de François Rabelais et grand connaisseur aussi bien des traditions populaires que des sources scripturaires de l’Antiquité et du Moyen Age,  comme l’était du reste Rabelais lui-même, Claude Gaignebet a proposé une lecture « à plus hault sens » de l’œuvre du plus grand écrivain du XVIme siècle notamment grâce aux clefs folkloriques et calendaires qu’il a su y reconnaître. Enfin, tous s’émerveillaient de l’art de Gaignebet ; sa faconde, sa science inépuisable, son humour et sa science du contrepied en faisaient un orateur d’exception. Avec sa soif de vivre, de communiquer et d’apprendre, toujours présente, il est salué par Jean Baumgarten comme  » un homme humainement exceptionnel qui a courageusement défendu des disciplines actuellement trop en déshérence, en les portant à leur point d’excellence « , Claude Gaignebet reste un exemple stimulant dans un monde universitaire étriqué où les individualités hors pair n’ont guère de place. En marge par goût et par fatalité, ce chercheur d’exception fut aussi un formidable vivant. Il nous quitte le 6 février 2012, en pleine période carnavalesque…

Source : Le Monde du 09 février 2012  et Wikipedia.

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